Vendredi soir dernier, j’ai eu l’immense privilège d’assister à la nouvelle création de la mezzo-soprano Ariana Vafadari, 4Femmes, au Café de la Danse à Paris. Une œuvre d’une intensité rare, née d’une commande de la Maison Cartier pour l’Exposition Universelle de Dubaï, qui mêle musique, poésie et engagement dans une quête profondément humaine.

Un voyage musical au cœur des voix féminines

Dès les premières notes, la magie opère. Ariana Vafadari, Guläy Hacer Toruk, Marianne Svasek et Cindy Pooch unissent leurs voix avec une grâce et une puissance inégalées, accompagnées par des musiciens d’exception : Keyvan Chemirani aux percussions, Rusan Filiztek au saz et oud, Julien Carton au piano et Leila Soldevila à la contrebasse.

Chaque voix, ancrée dans une culture et une histoire singulières, devient le fil conducteur d’un récit universel : celui de la lutte des femmes, de leur souffrance et de leur résilience à travers le temps et les frontières.

Un récit poignant, entre ombre et lumière

Écrit par Atiq Rahimi, 4Femmes raconte le destin de quatre figures féminines confrontées à l’injustice : la pauvreté, les mariages forcés, la violence. Une Médée contemporaine, loin des mythes antiques, refusant d’être une simple monnaie d’échange, choisit de rencontrer, écouter et s’unir aux autres femmes pour défier l’ordre établi.

Les mots et les mélodies se fondent en une incantation vibrante, où le persan, le turc, l’hindi et le bantou s’entrelacent, portés par une instrumentation d’une finesse absolue. Une œuvre qui, loin d’être seulement une création musicale, devient un cri de révolte et d’espoir.

Une expérience sensorielle et spirituelle

Plus qu’un simple spectacle, 4Femmes est une expérience transcendante. À travers l’harmonie des voix et la puissance du texte, la musique dépasse les frontières du temps et de l’espace, touchant l’âme bien au-delà des mots. Certains morceaux, par leur intensité émotionnelle, m’ont semblé être une véritable guidance.

Dans cette salle comble, chaque spectateur était suspendu aux voix, aux vibrations, aux émotions brutes qui s’échappaient de la scène. Ce moment de grâce nous rappelait combien la musique est un langage universel, capable de relier les âmes et d’éveiller des consciences.

Un projet porté par une cause forte

Mais 4Femmes ne s’arrête pas là. Cette œuvre est aussi le fruit d’une rencontre avec les étudiantes du chœur de l’Asian University for Women au Bangladesh, qui offre une éducation gratuite aux femmes de toute l’Asie. Grâce à ce projet, certaines ont pu poursuivre leurs études en France et à Taïwan, échappant ainsi à un destin tout tracé.

Un engagement qui illustre la démarche d’Ariana Vafadari : créer des ponts entre les époques, les spiritualités et les peuples, par la force du chant et de la musique.

Un concert à vivre et à ressentir

4Femmes est une œuvre qui transcende la scène et laisse une empreinte indélébile dans l’âme de ceux qui la découvrent. Une ode à la liberté, à la sororité et à la force féminine, portée par des artistes d’une rare authenticité.

Si vous avez l’opportunité d’assister à cette performance, ne la manquez sous aucun prétexte. Vous en ressortirez transporté(e), bouleversé(e) et habité(e) par cette énergie vibrante qui fait de la musique bien plus qu’un simple art : un puissant vecteur de transformation.

💫 Avez-vous déjà ressenti cette résonance émotionnelle face à une œuvre musicale ? Partagez vos expériences en commentaire !